Je suis de celles Affaires classées Poésie by Agathe - 16 octobre 20230 Je suis de celles Je suis de celles Qui pensent avoir toujours vingt ans Et en auront trop vite quarante. De celles qui sont restées enfant Mais aimeraient tant être maman. Pourtant je suis de celles Qui n’ont pas encore trouvé le galant. Celui qui, tel un aimant M’attirera à tout instant M’attisera à tout moment. Celui dont le regard Sera mon miroir. Celui qui bercera mes nuits Et embrasera ma vie. Celui qui, pour soulager mon fardeau, Me prêtera son dos. Celui qui me tiendra en émoi, Et avivera ma joie. Les vautours tournent autour Alors je suis de celles Qui sortent seules la nuit Pour faire taire leur ennui. De celles qui, telles des brebis égarées, Se dérobent aux loups affamés Rodant tout près des bergeries. Ces ogres insatiables qui vont les consommer Pour très vite les oublier. Des vautours qui ne tournent autour Que pour leur jouer un vilain tour. Alors, de temps en temps, Je suis de celles qui prennent un amant Pour mettre un peu de piment Dans leur existence chargée de tourments. C’est pourquoi je suis de celles Que l’on dit faciles Mais sont surtout fragiles. De celles que les gens trop amers Disent un peu légères Tandis que leurs vies sont terriblement pesantes. Faisant taire les rumeurs Avec leur bonne humeur Souvent elles se terrent Pour regagner leur mystère. De celles qui rentrent seules le soir Avec leur désespoir Et se lèvent tard le matin Pour abréger leur chagrin. Une statue de sel A trop idéaliser On finit par ne plus rêver. A trop aimer On finit par s’écoeurer Et par pleurer… Car je ne suis pas de marbre Je suis de sel. Toute de sel que je suis Parfois ma carapace se brise Laissant mon cœur glacé Fondre en larmes salées Qui coulent jusqu’à mes lèvres affamées. Puis mes yeux embués Déversent leur rivière Trop longtemps contenue De t’avoir attendu. Parce que je voudrais être celle Qui fait battre ton cœur Et rythme tes ardeurs. Celle qui croise ses jambes sous tes draps Et te serre dans ses bras. Celle à qui tu offrirais des roses Et déballerais ta prose. Je voudrais être celle… Je suis celle qui voudrait. Qui voudrait tant de choses… Un être sans pareil Cependant, je ne suis pas de celles Qui cherchent un mari docile Mais un compagnon subtil… Un rendez-vous à point nommé ! Un complice tout en délice ! Un être sans paraître Un amour éternel Un amour fraternel Un amour paternel. Celui que l’on voudrait toujours fidèle Et dont on fait des histoires modèles. Ce désir charnel Qui brille dans les prunelles. Mais qui es-tu donc ? Chevalier de mes rêves Cavalier de mes nuits ! Où te caches-tu donc Secret de ma mélancolie ? Même dans mes délires les plus loufoques Où je m’envole sur un balai volant Les plus jolis crapauds Ne se transforment jamais en mon bel apollon. Et pourtant… Pourtant Je suis de celles Qui croient encore au prince charmant Maudissant parfois les contes de fées Pour les avoir trop fait rêver. De celles qui affirment que l’amour Ne rime pas forcément avec désamour Mais également avec toujours Même s’il ne dure qu’un jour. Que fait donc ma bonne fée ? M’aurait-elle oubliée ? Qui, de son amour, saura me contenter ? Qui donc de sa magie n’aura de cesse de m’envoûter ? Quand donc, Cupidon va-t-il me désigner ? Car je suis celle Prête à te dévorer Pour avoir trop jeûné. Prête à te savourer Après t’avoir laissé Si longtemps mijoter. Et je meurs de retenir tous ces élans Qui dévoilent les sentiments D’étouffer tous ces mots Source de bien des maux. Ces mots que je voudrais crier à plein poumons Pour exorciser tous mes démons. Mais si telle est mon humeur Ô chères consoeurs Il faut croire au bonheur ! Un jour viendra notre heure. Si le chemin est un peu sinueux Et la route se fait longue Peut-être faut-il que cet amour Pour qu’on le savoure Soit un peu troubadour… A l’origine un poème, ce texte fut publié sous forme d’humeur Magazine Parade, Maroc, Juin 2006 Signé sous le pseudonyme de Charlotte Louna, du temps où j’assumais mal mes humeurs. Depuis, je lui ai redonné sa forme originelle, celle d’un poème conforme à aucune règle ! Partager cet article :Partager